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Faut il toujours être à 100 % ?

Mar 30, 2020coaching

Qu’est ce que cela veut dire : être à 100 % ? On ne se pose pas naturellement cette question pour la bonne raison que l’on n’en a pas conscience. Donner énormément de son temps et de sa vie au travail, à des réalisations d’objectifs, à ses enfants, aux autres, à sa passion … N’est ce pas finalement, ni plus ni moins, qu’un remplissage d’un espace temps qui nous permet d’oublier ce que nous sommes vraiment ? De prendre le risque de se poser plein de questions qui entraineraient des réponses trop complexes face à la réalité ?

L’on entend parfois dans les entreprises cette expression : « je me suis donné à 200 % ». D’accord, Hercule en son temps a donné beaucoup plus, encore, pour accomplir ses douze travaux… En dehors du mythe de l’ingénu besogneux, à quoi bon balancer, du coup, toutes ses réserves avec l’espoir de gagner, de se prouver que l’on peut y arriver, que l’on est le plus fort. D’aucuns ne disposent, à fortiori, des mêmes atouts et niveaux de résistance que d’autres. La méthode Kaizen (avancer à petits pas) prouvera son efficacité pour ceux qui s’armeront de patience et apprendront à supporter la douleur en entrainant chaque jour un peu plus leur corps et leur esprit. A l’instar de ceux qui préparent un marathon avec un planning de préparation stricte dans le temps et dans les actes. Avant de faire une activité sportive quelle qu’elle soit il est conseillé de préparer son corps et ses muscles en amont. A noter que le sportif chevronné, préparé, gardera constamment de la réserve pour permettre à son corps de terminer son défi. Mon ami Grégor Ozbolt a traversé la manche à la nage en slip de bain comme il le précise. (On ne peut pas faire à moins !) Pour cela il s’est préparé pendant deux ans. Il a habitué son corps à nager dans des eaux glacées pendant des heures et cela très progressivement. Il a envoyé des messages clairs à son cerveau pour atteindre son objectif. Peut être était il parfois au dessus des 100 %, mais il savait redescendre au bon moment et avec maitrise. Il a réussi cet incroyable exploit en gérant ses réserves d’énergie pendant les 16 heures de traversée et en préparant son esprit à la souffrance pour pouvoir donner 100 %.

Dans les entreprises, lorsque l’on épuise ses réserves en dépassant à longueur de temps les 100 % de ses capacités, on constate une recrudescence du fameux Burn out. Un jour, sans comprendre, on ne peut plus se lever de son lit. Le corps et l’esprit ont tout donné. La ressource est épuisée. Il faudra des mois voire des années pour s’en remettre. Parfois, c’est encore plus sournois car le corps et l’esprit ont cette faculté de pouvoir stocker les excès et autres souffrances non conscientes et de les faire sortir plus tard par le biais d’une maladie grave voire fatale.

On peut donner beaucoup de soi sans être pour autant dans une course effrénée aux 100 %. Pour cela, il est indispensable de savoir gérer ses propres limites, ses ressources internes, ses dépenses d’énergie, son corps et son esprit. Ceci nécessite un vrai (et long) travail sur soi. Encore une fois, il s’agit de prendre conscience de ce que l’on est, de nos capacités, de nos forces et faiblesses, de notre mode de fonctionnement, de ce que l’on est prêt à accepter ou à refuser, de notre histoire, de nos souffrances et blessures passées.

Malgré tout ce que je viens de vous soumettre, je souhaiterai rendre un hommage appuyé à l’ensemble du personnel soignant qui travaille actuellement chaque jour bien au delà des 100 % par dévouement, par passion et pour sauver nos vies. Il faudra beaucoup de temps pour que ces personnes puissent se remettre de cette épreuve et de l’intensité de ce qu’elles auront donné et à quel prix. MERCI